Comment faire changer les gens

Le changement est une variable qui fait partie intégrante du temps et de l’espace. Il s’applique en permanence à toute forme existentielle : être vivant, objet inanimé, nature, etc. À ce sujet, Georges Bernard Shaw a écrit une citation qui se révélera l’une des plus belles de l’histoire de la littérature contemporaine. « Le progrès est impossible sans changement et ceux qui ne peuvent changer leur esprit ne peuvent absolument rien changer ». En particulier, cette citation est une référence intéressante dans le milieu de l’enseignement du leadership. En effet, pour changer l’environnement et les autres, il faut arriver à se changer soi-même d’abord.

Tous les êtres humains sont susceptibles de changer

L’habitude est l’un des premiers paramètres sur lesquels il est possible d’agir pour changer les autres.

En société, dans un cadre professionnel ou personnel, les activités humaines sont généralement fondées sur un mode d’action répétitif. Dans le cercle de la famille par exemple l’ensemble des acteurs internes, géniteurs et progénitures, évoluent quotidiennement suivant ce principe. Pour les uns, le schéma classique journalier consiste à se lever tôt le matin pour assumer les tâches familiales courantes. Puis, vient le moment de remplir les devoirs de la profession pour se retrouver à nouveau le soir parmi les siens. C’est le principe de la routine de vie basée sur des habitudes qui se mettent en place de façon inconsciente.

Dès lors que la moindre modification s’introduit dans ce système, il a été constaté que l’effet qui en résulte est un changement d’habitude. Ainsi, si par exemple une modification apparaît dans l’horaire de travail d’un père, tout le petit monde qu’il dépose en voiture chaque jour subit le contrecoup. Sous une contrainte de ponctualité, le père est amené à se reprogrammer mentalement, ce qui impacte également ses proches. Toutefois, le changement n’est pas immédiat. Il faut du temps et de la répétition pour que la nouvelle habitude arrive à effacer les anciennes. En somme, l’individu peut changer lorsqu’il est influencé par un événement extérieur suffisamment fort pour modifier son comportement habituel.

Les habitudes sont des traits de caractère exclusifs et difficiles à changer

« Personne ne peut changer vos habitudes à moins que vous ne le vouliez vous-même ».

Il est extrêmement difficile, voire impossible de changer les habitudes des gens, à moins d’user d’éléments de persuasion auxquels ils sont sensibles. C’est ainsi qu’il est possible d’utiliser sa personnalité pour influencer les comportements des autres.

La modification d’horaire du chef de famille a été à l’origine du changement d’habitude de toute la maisonnée. Il est toutefois important de remarquer que le statut du géniteur a joué en sa faveur. Il occupe en effet une position d’influence parmi les siens et ceux-ci ont également besoin de se faire conduire dans sa voiture. Que suggère donc cet exemple ? Il rappelle que souvent, les gens acceptent de faire une chose en fonction de l’attitude de personnes qui exercent une grande influence sur eux. De plus, cela dépend du contexte et du degré de contrainte qui s’impose à eux, car il leur est possible de changer de réponse à tout moment. En définitive, tous autant que nous sommes, nous gardons toujours la liberté de vouloir ou non d’un changement dans notre vie.

De telles circonstances s’observent également dans le monde professionnel, lorsqu’une autorité hiérarchique décide d’impulser notamment une nouvelle dynamique de travail (exemple dans la formation sur le management). En général, dans ce genre de situations de potentiels conflits apparaissent très vite et se manifestent sous forme de plaintes ou de résistances. Toutefois, si le manager se révèle une personne de confiance, s’il prend des résolutions personnelles pour prouver sa bonne foi, il pourra rallier la grande majorité à sa suite. La plupart des gens sont sensibles à ces arguments. Ceci démontre comment faire changer les gens en commençant par changer sa propre personnalité.


Le leadership comme un moyen d’influence du comportement des autres

Le leadership de groupe est une méthode universelle pour amener les gens à changer

Tous autant qu’ils sont, le chef de famille, le directeur d’entreprise ou le gouvernant politique, ils sont mus par une volonté semblable. Celui de faire changer les autres. Comment peuvent-ils s’y prendre de façon efficace ? Tout simplement en usant de leadership.

Le leadership paternel

Pour un père comme un patron, le leadership peut se résumer à de la souplesse et de la flexibilité dans les décisions collectives. La règle doit être de ne rien imposer, car toute imposition évoque une perte de liberté personnelle, ce qui débouche sur d’éventuelles oppositions. Le leadership paternel peut consister à devenir une source d’inspiration pour les autres. Le leader peut donc imprimer la direction à suivre tout en donnant l’exemple en premier parce que le changement commence par lui. Sa personnalité et sa conviction dans l’action parleront pour lui. Pour aider à asseoir son autorité, le parent peut recourir à un système de récompense.

En pratique, cela équivaut à promettre des gratifications à ceux de ses enfants qui s’aligneront sur la nouvelle dynamique. Mieux, il peut s’habituer à prodiguer des encouragements lorsque des efforts sont réalisés ou que des résultats sont enregistrés. En outre, son implication est indispensable pour parvenir à former des personnes durables. Plusieurs études ont permis de démontrer qu’un enfant s’intéresse davantage à une matière lorsque ses parents l’accompagnent dans l’apprentissage.

Le changement des autres lorsqu’on occupe un poste de responsable

Les mêmes principes applicables dans l’environnement familial restent valables ici également. Le dirigeant se doit d’éviter les décisions unilatérales s’il veut introduire des changements dans sa gestion. Le leadership à ce niveau fait appel à l’écoute et à la concertation. Les nouvelles directives voulues par le leader doivent intégrer les avis des collaborateurs. Le responsable doit notamment s’imposer lui-même en premier les règles établies. Des voies de motivation et de gratifications peuvent aussi être employées pour susciter l’intérêt général.

Les règles à éviter si l’on veut changer les autres

Vouloir changer les autres sans se changer soi-même, c’est s’exposer à un échec.

Lorsqu’une personne influente est la première à mettre en pratique de nouvelles habitudes, sa cote d’estime auprès de ses administrés grandit. Ceux-ci cherchent alors à l’imiter. Des échecs surviennent par contre lorsque :

  • le leader ne se contraint pas à la même discipline de changement ;
  • il emploie un système de peur et l’intimidation pour opérer des changements ;
  • l’écoute, le dialogue, la concertation sont relégués au second plan ;
  • les outils d’encouragement et de gratifications sont peu utilisés ;
  • et les nouvelles habitudes souhaitées sont imposées.

Il est donc nécessaire de s’imprimer à soi-même les bonnes habitudes, afin de réussir à changer les autres.